Elle travaille. En tant que artiste, bénévole, salariée, contractuelle, indépendante.
v.j est gouine et parente.
Elle essaye de faire sa part pour visibiliser les artistes LGBTQI+ en tant que travailleuse culturelle. Elle consacre du temps à la recherche sur les conditions de travail de l’art.
v.j est assez conforme aux normes queer/féministes en vigueur en 2022 d’une personne de plus de 40 ans.
Elle commence à ne plus vouloir être exploitée pour agrémenter son C.V. Mais se laisse encore avoir.
On la qualifie au Canada d'artiste à mi-carrière. Elle ne relève plus de la relève.
v.j est verseau et hypocondriaque.
Elle est souvent angoissée par la précarité qui rôde au quotidien et le sens qu’on peut encore donner à l’aaaarrrrrtttt.
Elle pense souvent à la fin de Valérie Solanas et de Wittig. Elle visualise aussi parfois celle de Virginia Woolf et imagine son grand manteau rempli de roches.
Elle imagine aussi régulièrement Marcel Moore et Claude Cahun se frencher dans des espaces publics.
v.j n'est pas une femme. Elle est un peu pédée dans ses fantasmagories.
Elle utilise parfois l'application Respirelax. Et prend pleinement conscience.
En travaillant sur le travail de l’art tout en ayant été malade du travail, elle réalise que aliénation et conscience de l’aliénation peuvent cohabiter aisément.
v.j travaille sur son passing d’artiste, de travailleuse culturelle en jonglant entre le syndrome de l'imposteurE et la stratégie d’initiée.
